Sabbat
« Si vous êtes une femme et que vous osez regarder à l’intérieur de vous-mêmes,
alors vous êtes une sorcière. »
Manifeste de WITCH (Women International Terrorist Conspiracy from Hell), New York,
1968.
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2022 : la femme est un peu plus dépossédée de son corps lorsque le droit à l’avortement est enterré par la cour suprême des Etats Unis.
La vague #metoo dénonçait déjà depuis quelques temps les mentalités sexistes et patriarcales de nos sociétés modernes. Si aujourd’hui elles sont encore destituées de certains droits fondamentaux comme la possibilité de s’habiller comme elles veulent, de s’épiler ou se maquiller si elles le souhaitent, certaines femmes et associations luttent contre les diktats de la mode, du paraître et de la norme imposés par le regard misogyne d’une culture judéo-chrétienne qui n’a eu de cesse de persécuter ces individus au fil des siècles.
Au XIVè siècle, une crise sociétale donne naissance à une série de persécutions contre les groupes marginaux : lépreux, juifs, hérétiques.
Les artistes de l’époque, quant à eux, redécouvrent la nudité de la femme dans les œuvres antiques et arborent la beauté du corps féminin sur toutes leurs toiles.
L’Eglise érige une politique de lutte contre les forces démoniaques que semblent posséder les femmes, icônes du péché originel, et détournant les hommes de Dieu.
Un imaginaire démonologique, des récits fantasmatiques autour du SABBAT et du rôle de
la femme dans ces pratiques hérétiques, apparaissent. Commence alors la chasse aux
sorcières...
Incarnée par la femme célibataire ou veuve, la femme âgée, la femme érudite, la
femme infertile ou malade, la sorcière est la femme qui n’est ni contrôlée, ni dominée par
un homme, ou par le pouvoir en place. Tantôt crainte, tantôt assassinée, la femme n’a
d’autres choix que de se plier aux injonctions politiques et religieuses de son temps.
