Gravités

« Gravités » est une tentative de donner corps et voix à une expérience intime et collective : la dépression.
Le projet se déploie autour de la polysémie du mot lui-même : pression comme force qui s’exerce, et dé-pression comme perte de cette force, relâchement, effondrement.
Nous convoquons trois regards qui rarement se rencontrent : celui de la psychanalyse lacanienne, qui interroge la place du désir et du manque ; celui de la psychiatrie médicale, qui nomme, classe et soigne ; et celui de la biologie, qui inscrit la dépression dans une mécanique neuronale et chimique.

Sur scène, ces perspectives se traduisent en corps mis sous pression, en langages qui se heurtent, en respirations qui se brisent.
Les danseurs et le comédien oscillent entre le poids et la suspension, entre l’excès de tension et le vide. La scénographie devient un espace de contrainte et de chute, un lieu où l’on tente de se relever malgré la gravité.

Cette pièce ne cherche pas à définir ce qu’est la dépression, mais à en faire éprouver la complexité : une faille intime, un état du corps, un trouble du langage, une pathologie, une expérience universelle et singulière à la fois.